Nous espérions vaguement un bel été indien au Canada. Hélas, depuis notre arrivée mi-septembre au Labrador, la tendance est nettement à la brume et à la pluie avec, cependant, quelques belles éclaircies. Nous nous réveillons avec 2 ou 3 degrés à l’extérieur et les températures ne décollent pas vraiment de la journée. Conclusion, la condensation s’invite à l’intérieur d’Arthur. Les hublots se couvrent de gouttelettes qu’il faut essuyer en se levant. Vivement le double vitrage dans le bateau !

Après de multiples échanges avec les autorités canadiennes, nous finissons par obtenir notre clearance par email. En effet, nous ne sommes pas arrivés dans un des ports d’entrée autorisés au Canada. Il faut dire qu’ils ne sont pas nombreux dans le nord où les voiliers sont rares.

A défaut de réseau téléphonique dans ces régions, nous avons donc utilisé une bonne partie de notre forfait de téléphone satellite pour contacter la douane et expliquer notre situation. En plus d’autres échanges avec les gardes-côtes, nous avons finalement terminé la procédure par email, quelques jours plus tard, dès que nous avons pu trouver un village avec du wifi.

En compensation de la fraîcheur extérieure, l’accueil des habitants du Labrador se fait très chaleureux. A Pinsent’s harbour et St Lewis, les gens viennent nous voir, s’intéressent à notre voyage et s’inquiètent de savoir si nous avons tout ce qu’il nous faut. Nous sommes généreusement pourvus en poissons et coquillages à chaque escale.

Ici, les voiliers trouvent partout de la place sur un quai ou dans un mouillage bien protégé. Les paysages sont splendides et le vent tiède de la terre amène une délicate odeur de pin. Les multiples petites baies, îlots et cailloux forment autant de havres par temps calme. Quand le vent souffle, les nombreux écueils lèvent de magnifiques gerbes d’écume et de rouleaux.

A St Lewis, l’amicale réception que nous réserve Elaine et Warrick est à graver dans les annales. Outre les baies, oignons et menthe de leur jardin, Elaine nous offre un délicieux ginger bread, des cookies et des coloriages pour les enfants. Mais au-delà de leurs cadeaux de bienvenue, c’est l’histoire d’une belle rencontre et d’un partage qui donnent du sens à notre voyage.

C’est également notre dernière escale avec Firiel, retrouvé au Labrador quelques jours auparavant. Nous en profitons pour fêter l’anniversaire d’Iliana. Ils partent vers le sud et les mers chaudes tandis que notre route se dirige vers St Pierre et Miquelon pour l’hiver. Là aussi, une belle rencontre puisque nous avons voyagé plus de trois mois ensemble, depuis les îles Féroé.

Autant pour les adultes que pour les enfants, avoir des compagnons de voyage s’avère précieux. Ils permettent de multiplier les échanges, les expériences, les bons moments. Les livres passent de bateaux en bateaux, les films et les enfants aussi. Les outils sont partagés ainsi que les conseils et coups de main. Naviguer de conserve n’est pas toujours aisé, le collectif a toujours ses petit travers. Cependant, les avantages et la sécurité que cela apporte compensent nettement les petits défauts.

Compte tenu des vents, nous décidons finalement de contourner Terre-Neuve par l’Est. Il y aura probablement plus de houle de ce côté-ci, mais également plus de vent pour avancer. C’est qu’Arthur préfère quelques nœuds de vent de plus que de moins. Nous n’avons jamais marché aussi vite. Une carène bien propre, un bon vent portant, un rien de courant et le voilà qui cavale à 8 nœuds aisément et nous fait des pointes à plus de dix. Toutefois, dès que le vent mollit, notre vitesse en prend un coup.

C’est ainsi que nous arrivons sur Terre-Neuve, dernière étape avant St Pierre et Miquelon.
September 18,2023
On this day two sailboats arrived in St.Lewis and anchored not far from our home.
The next morning they came ashore and landed at our wharf my husband was there to greet them.
We enjoyed their company immensely and spent some time together the next few days.
We enjoyed watching the children picking berries,playing in the beach and collecting sea glass.
I will quote a verse I love
We arrive on this earth alone.
We depart alone.
This time called life
Was meant to share.
Walter Rinder.
God Bless Safe Travels.