Trois mois de voyage et enfin au nord !

Après avoir attendu près de trois semaines au nord de l’Ecosse, Arthur s’est enfin élancé le premier juin vers le nord. Au départ des Orcades, il nous a fallu deux nuits en mer pour arriver à Suduroy, l’île la plus au sud des Féroé. Même si la météo était calme pour cette traversée, le temps a été long. Léger mal de mer pour la plupart des enfants et surtout beaucoup d’ennui et un peu de fatigue pour les parents.

L’arrivée sur un petit quai de pêche à Vagur, dans les îles Féroé a été la bienvenue. Le soleil nous y a accompagné et a teinté les paysages de ses rayons dorés. Tout semble plus beau sous sa lumière. Le bleu de la mer est plus intense, le vert de l’herbe plus tendre et les maisons colorées des Féroé plus rayonnantes.

Le lendemain, nous sommes allés rejoindre un voilier français avec lequel nous correspondions depuis notre départ. Il abrite une petite famille avec deux filles dont les âges correspondent aux nôtres. Nous aimerions naviguer un peu ensemble pour partager les bons moments, les infos et les coups de main.

Avec eux, nous avons randonné sur les îles des Féroé, navigué de petits ports en petits ports, partagé quelques repas, découvert villages et paysages. Tout au long de la remontée de l’archipel vers le nord, nous avons fait connaissance.

Au bout d’une semaine, nous sommes arrivés dans le petit port d’Eidi, au nord-ouest des Féroé. La météo nous y a offert une fenêtre pour monter en Islande et nos deux bateaux sont partis ensemble.

La traversée n’a pas été très agréable bien que le vent ait été assez modéré. C’est donc avec soulagement que nous avons amarré Arthur au quai de Neskauptadur, sur la côte est de l’Islande.

Nous y avons rencontré l’équipage d’Embellie, un voilier français qui terminait son périple dans le pays. Grâce à eux, nous avons pu recueillir de précieuses informations sur la navigation dans ces eaux et partagé d’excellents moments ensemble.

A notre grand étonnement, le soleil nous a encore suivi. Nous n’avons jamais eu aussi chaud depuis notre départ de France en mars, qu’ici en Islande. Nous avons profité de la piscine chauffée en plein air avec vue sur le fjord et sorti la crème solaire.

Les enfants font leur travail scolaire à l’extérieur et nous prenons presque tous nos repas dehors. L’été est là, pour le moment. Nous commençons tranquillement à remonter la côte est pour ensuite longer la côte nord vers l’ouest de l’Islande.

L’accueil est très chaleureux. A Brekka, les gens discutent avec nous et nous offrent du saumon. A Bakkagerdi, plusieurs personnes viennent bavarder aussi. Partout, il y a des petits quais de pêche. Nous pouvons nous y amarrer sans cérémonie. Rien n’est payant. Il y a souvent de l’eau courante sur le quai et parfois de l’électricité. Les villages ont généralement une épicerie pour racheter des produits frais. Les prix font toutefois un peu frémir, heureusement que nous avons du stock.

Nous avons vu nos premières baleines dans Mjoifjordur. Probablement des baleines de Minke. Elles sont petites et ne se montrent pas beaucoup. Nous voyons aussi une quantité incroyable d’oiseaux. Ce que nous n’avons plus, c’est l’obscurité, la nuit a disparu et le voyage, lui, continue.