Enfin, nous voici arrivés à St Pierre et Miquelon !
A l’issue de 202 jours de voyage au départ de Nantes, en passant par le Royaume-Uni, les îles Féroé, l’Islande, le Groenland et le Canada, après 4 800 milles nautiques parcourus (environ 9 000 km), nous avons fini par traverser la brume entre Terre-Neuve et St Pierre début octobre.
Une fois amarrés, beaucoup d’émotions nous traversent : la joie d’avoir atteint cet objectif, le soulagement d’être arrivés sans problème majeur, l’anticipation de la découverte de cet archipel méconnu, l’étonnement devant notre nouvel environnement, mais aussi la nostalgie de la fin d’une étape extraordinaire et un peu d’inquiétude face à l’ensemble des tâches qui nous attendent pour nous installer à St Pierre.
Heureusement, beaucoup de démarches sont extrêmement simplifiées ici, sans qu’il y est besoin de beaucoup de papiers et justificatifs. Nos amis, arrivés quelques jours avant nous, nous donnent des tuyaux et partout on nous renseigne cordialement.
Ainsi, nous faisons ouvrir un compteur EDF pour brancher le bateau en si peu de temps que nous en sommes abasourdis. Nous nous présentons à l’école le lundi matin et les filles sont accueillies chaleureusement dans leurs classes l’après-midi même. Dès notre première semaine, les enfants commencent leurs activités sportives. La deuxième semaine, nous trouvons un travail. La vie à terre s’installe rapidement.
St Pierre est une ville à taille humaine d’un peu plus de 5 000 habitants. Ces derniers sont très ouverts et leurs jolies maisons de bois peintes apportent beaucoup de charme et de caractère à la cité. Les petites rues en damier du centre grouillent de petits commerces. On y trouve de tout dans un joyeux bazar, ce qui nous amène à cavaler d’un bout à l’autre de la ville pour y trouver ce qu’on cherche, mais les distances sont courtes et tout peut se faire à pied.
Certaines choses sont plus compliquées. La météo st pierraise est très changeante. Si nous bénéficions de quelques beaux rayons de soleil, nous subissons aussi la pluie, l’humidité et le vent. La vie à bord en est rendue moins confortable. Nous ne pouvons plus laisser passer l’averse à l’intérieur comme avant.
Maintenant, qu’il vente ou qu’il pleuve, il faut faire les trajets pour l’école, d’autant plus qu’il n’y a pas de cantine sur l’île. Si les filles partent seules, il faut grimper la colline jusqu’à la maternelle pour Tristan matin, midi et soir. Les habits et chaussures trempés encombrent le bateau et ont parfois bien du mal à sécher. Nous ne sommes pas assez équipés de ce côté là.
Par ailleurs, le quai qui nous accueille est insuffisamment protégé. Lorsque le vent souffle, le bateau se fait malmener. Pour notre première semaine, nous expérimentons le passage d’une dépression qui souffle à près de 50 nœuds. Cela n’a rien d’extraordinaire par ici, cependant, à marée haute, les vagues submergent le quai. Les amarres sont tendues et l’écart entre le bateau et le quai est tel que les débarquements sont difficiles.
Ce jour là, à midi, lorsque les enfants rentrent de l’école, le quai est impraticable et dangereux. Il n’est pas question d’embarquer. Heureusement, un ami nous recueille pour un déjeuner improvisé. Cette situation nous interroge. Nous savons que des coups de vent, nous en aurons régulièrement. Comment ferons nous si le matin nous ne pouvons sortir du bateau pour aller au travail et à l’école ?
Coucou les Amis, ça y est ! Ca c’est fait ! héhé, bravo presque 5000mn nous avons juste passé les 4000mn ça n’est plus les petites balades dans la Polynésie!
Vos paysages sont magnifiques ! C’est un régal de vous lire « bien au chaud »
Bon courage pour votre nouvelle vie de terriens/marins ou marins/terriens. Profitez !
boujou de la nv Calédonie
François